Après Angela Merkel, David Cameron dénonce l’échec du multiculturalisme
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Quatre mois après la chancelière allemande, c’est au tour du premier ministre britannique de reconnaître l’échec et la nocivité de l’approche multiculturelle dans son pays. Avec, en ligne de mire, « l’extrémisme islamiste ».
Jadis alpha et omega des politiques d’intégration des immigrés, le multiculturalisme a désormais mauvaise presse en Europe. A la mi-octobre, c’était la chancelière allemande, Angela Merkel, qui avait avoué que le modèle multiculturel, dans lequel «nous vivons côte à côte et nous nous en réjouissons », avait « échoué, totalement échoué ». En conséquence, la chancelière avait réaffirmé la nécessaire acception par les immigrés des valeurs et de la culture allemandes, et notamment de ses racines chrétiennes : « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n'accepte pas cela n'a pas sa place ici », avait-elle plaidé.
Coïncidence ou hommage à une convergence de vues : c’est en Allemagne, à Munich, lors d’une conférence sur la Sécurité, que son homologue britannique, David Cameron, a proclamé lui aussi samedi 5 février, « l’échec du multiculturalisme d’État », n’hésitant pas à lier au passage cette politique à l’émergence d’un terrorisme islamique sur le sol britannique, frappé notamment par les attentats meurtriers du 7 juillet 2005. « En vertu de la doctrine du multiculturalisme, a dénoncé David Cameron, nous avons encouragé différentes cultures à vivre séparées, séparées les uns des autres et séparées de la culture dominante. Nous avons échoué à produire une vision de la société à laquelle elles puissent avoir envie d’adhérer. Nous avons même toléré que ces communautés séparées adoptent des conduites complètement contraires à nos valeurs. Quand un blanc énonce des vues inacceptables, des vues racistes par exemple, nous les condamnons à juste titre. Mais si des vues ou des pratiques tout aussi condamnables émanent de quelqu’un qui n’est pas blanc, nous avons été franchement trop prudents – et franchement, même lâches – à les condamner (…) Cette tolérance aux allures de laisser-faire n’a fait que renforcer le sentiment que nous n’avons rien à partager. Tout cela fait que certains jeunes musulmans se sentent sans racines. Et la quête de quelque chose à quoi appartenir et en quoi croire peut les conduire à cet extrémisme idéologique. »
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